Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

UVOD

13 janvier 2007

Dentisterie antique

En dehors de nos préoccupations du moment, la science odontologique avance et se penche sur son passé. Dans l'antiquité, les hommes souffraient aussi de leurs dents. Une récente découverte archéologique en atteste. Des fouilles en Egypte ont mis a jour des documents gravés dans la pierre relatant les relations des thérapeutes de l'époque avec leur administration. L'Egypte d'alors, rappelons-le, était une société très structurée et très administrée. Beaucoup d'inscriptions relatent des faits de la vie quotidienne, comptabilité, récoltes, etc.

Ce numéro spécial de l'UVOD est consacré à cet aspect de la vie quotidienne des égyptiens. Nous nous sommes donc déplacés rue du Caire, à l'Institut Français de Recherche Odonto-Archeologique Orientale dirigé par le docteur Simon-Marcel Calson.

"Docteur Calson, vous revenez d'Egypte avec une découverte bouleversante qui ravira nos lecteurs dans les moments difficiles que connaît notre profession. Pouvez-vous nous décrire vos trouvailles ?

- Tout d'abord, je tiens à remercier l'UVOD pour sa collaboration à notre expédition en Egypte. Il est aujourd'hui bien difficile de trouver des sponsors pour des recherches dont les retombées ne sont pas directement commerciales. Seule une institution purement philanthropique est aujourd'hui capable de concourir à une telle entreprise. Je vous remercie donc pour la carte orange 5 zones que vous m'avez offerte, sans laquelle je n'aurais pas pu me rendre à l'aéroport de Roissy, point de départ de ce périple.

- Nous sommes là pour aider la science malgré nos faibles moyens.

- Au cours de fouilles, nous avons pu mettre a jour des documents très intéressants sur l'organisation du système de santé dentaire des égyptiens. C'est ainsi que sur des bas-reliefs, nous avons découvert des documents de caractères administratifs établissant les relations entre un thérapeute de l'époque et son administration de tutelle. En fait les prêtres de l'époque, qui faisaient office de médecins, devaient rendre compte de leurs soins à un scribe particulier, le scribe-conseil.

- Vous voulez dire que les égyptiens avaient eux aussi une sorte de  sécurité sociale ? Mais d'ou vient ce nom de scribe-conseil ?

- C'est une traduction approximative d'un hiéroglyphe très particulier : un homme assis en tailleur tenant d'une main une sorte de caducée et qui de l'autre écrase un cochon.

- Que relate précisément ce document ?

- En fait ce document émane d'un certain Odontothep et est adressé au scribe-conseil de son district. Par cet écrit, Odontothep demande au scribe-conseil l'autorisation préalable de pratiquer une momification pulpaire sur un patient bénéficiaire de l'assurance pharaonique dentaire.

- Si je comprends bien, vous affirmez que dans l'Egypte antique la demande d'entente préalable existait déjà.

- Tout a fait, on croit tout avoir inventé aujourd'hui mais en fait toutes les activités humaines sont affaire de cycles plus ou moins longs.

- Et que connaît-on de cette administration et du système de santé de l'époque ?

- En fait peu de choses : des réglementations contradictoires visiblement le fruit de tensions internes entre les élites administratives de l'époque.  Ainsi, selon la région, la momification pulpaire - les égyptiens pratiquaient beaucoup la momification, c'est connu - était rétribuée différemment. Dans les textes les plus anciens, le prêtre-odontologue recevait quelques nèfles, puis plus récemment, quelques queues de cerises. 

- C'est bien peu en effet.

- Attention, c'étaient des denrées rares qu'il fallait importer. Les nèfles d'hier valaient bien plus que celles d'aujourd'hui, bien plus cher que du blé.

- C'est tout de même frappant cette similitude avec la situation que nous connaissons actuellement. Et ces scribes-conseils qui étaient-ils ?

- D'après ce que nous comprennons, le scribe-conseil était un scribe ordinaire chargé du contrôle de l'activité des prêtres soignants donc un personnage administratif entièrement dévoué au service du pharaon sans formation médicale particulière.

- Mais je suppose que tous les égyptiens n'avaient pas la chance de pouvoir être soignés. Les soins étaient-ils chers ?

- Pharaoniques ! C'est pour cette raison que les notables souscrivaient une police d'assurance pharaonique dentaire. Mais cela ne les empêchait pas pour autant de trépasser d'abcès dentaires. Les traitements étaient tout de même très limités.

- Donc docteur Calson, si je comprends bien, vos recherches en Egypte montre que les odontologues de l'époque devaient déjà remplir des DEP. Et qu'avez-vous découvert d'autre ?

- C'est tout.

- Pour une expédition de 5 mois, c'est bien peu de chose me semble-t-il.

- Bah, vous savez le temps qu'il faut pour obtenir une DEP. Alors pensez bien qu'en hiéroglyphes c'est encore plus long !

- Et quels sont vos projets à venir ?

- Nous espèrons mettre à jour la première convention dentaire de l'antiquité. A condition que vous vouliez bien a nouveau m'offrir une carte orange."

La DEP, toujours la DEP, éternel sujet d'actualité. Rien de nouveau sous le soleil... d'Egypte !

JFL

Publicité
Publicité
13 janvier 2007

Courrier des lecteurs

L'UVOD et le FISH sont heureux de vous présenter leur nouvelle rubrique, le courrier des lecteurs. Voici la lettre que nous a adressée le docteur Papapiqueetmamancoulopopoulos,  spécialiste en restauration antique.



"Permettez-moi d'abord de remercier l'UVOD et le FISH pour la qualité rédactionnelle de leur revue, vraiment unique en son genre et qui apporte un regard neuf à notre discipline dans des domaines aussi variés que la restauration rapide en dentisterie qu'en orthopédie préventive fœtale et qui ose aborder les vrais problèmes de la vraie vie des gens de tous les jours. Je vous soumets donc mon problème bancaire.

Hier matin, j'étais convoqué séance tenante par ma banque, la CACA, Compagnie Alsacienne de Crédits Automatiques. Mon banquier, un conseiller-clientèle professionnelle, après m'avoir fait patienter plus d'une heure - je pense qu'il a cherché à se venger de son dentiste à travers moi - m'a reçu à son bureau. En fait de bureau, il s'agissait d'une planche soutenue par deux tréteaux. Nous étions installés entre la porte des toilettes et la machine à café. C'est dire que l'entretien était confidentiel. Nous devions évoquer ma situation car la banque voulait remettre de l'ordre dans ses dossiers. Et sans s'en cacher, avec un ton aussi aimable que le regard qu'il me lançait au dessus de ses lunettes demi-lune, m'avoua que la banque  voulait se débarrasser des professions à risque. Les dentistes étaient en ligne de mire. Après avoir examiné ma 2035, il fit une moue qui ne fit que durcir nos relations.

- Vous avez peu de revenus tout de même. Je ne pensais pas qu'un dentiste pouvait gagner si peu de nos jours. Il faut dire que les professions para-médicales ont beaucoup perdu. En fait vous gagnez moins que vos collègues prothésistes dentaires. Ils font combien d'études en plus, les prothésistes ? Et votre portefeuille titres est bien maigre. Vous n'avez même pas d'actions CACA.

Il n'était  pas loin de midi et j'étais estomaqué. Je voulais trouver une réponse intelligente mais je n'ai su que bafouiller quelques banalités.

- Vous savez c'est à cause des soins qui n'ont pas été réévalués depuis trop longtemps et des charges qui ont augmenté beaucoup plus vite que nos recettes pendant ce temps et ce qui fait qu'avec des tarifs plus chers de prothèse, on gagne moins qu'avant quand la prothèse était moins chère et que comparativement les soins faisaient perdre moins d'argent qu'aujourd'hui. Vous comprenez ?
-Non, ce n'est pas très clair. Mais eux les chiffres parlent clairement. Je suis donc obligé de reclasser votre dossier dans les professions intermédiaires et les petits artisans. Nous ne pourrons donc plus continuer à vous offrir des conditions générales de banque aussi favorables. D'ailleurs il va falloir revoir entièrement reprendre votre dossier. Je vais vous donner un nouveau rendez-vous. Qu'est-ce que j'ai la semaine prochaine ?
Une heure d'attente, pour dix minutes d'entretien, cet homme devait être débordé d'activité. Il prit son agenda. Y étaient inscrits cinq rendez-vous pour la semaine entière.
- Non en fait la semaine prochaine je suis surchargé. Et j'ai derrière mois des dossiers de reclassements en retard.
Sur la machine à café trois dossiers prenaient la poussière.
- D'ailleurs, c'est amusant ce sont des confrères à vous ! Je devrais organiser un rendez-vous de groupe ! Je plaisante. Je vous donne rendez-vous la semaine suivante mais avant mardi car je suis en stage mercredi, en réunion jeudi et en RTT à partir de vendredi. Vous m'apporterez  quelques documents nécessaires pour étudier votre dossier : situation patrimoniale établie par deux notaires différents, situation financière des six derniers mois, carnet de vaccination de votre chien et contrôle technique de votre voiture au cas où.
- Mais pourquoi tout ces documents ? Au cas où  de quoi ?
- Pour savoir si on va vous appliquer des agios à 17 ou à 19 %. Et puis si jamais on doit vous liquider, il faut bien savoir ce qu'on peut retirer de votre voiture et si elle ne véhicule pas plein de puces ! La banque, cher Monsieur, est un métier sérieux. Nous avons des procédures à respecter, des normes, une responsabilité croissante. Tout ça a un coût. On ne peut tout de même pas travailler gratuitement ou à perte, n'est-ce pas ?
- Si vous le dites ! Mais je ne comprends pas, j'ai toujours été un client fidèle, sans problèmes particuliers, depuis plus de dix ans. Je m'en rappelle encore. Votre ancien directeur disait toujours que s'il n'avait que dentistes comme clients, il aurait un métier facile.
- Oui, oui. C'est une autre époque, la banque de grand papa. "Les débits faisaient les crédits", disait-on. Tout ça c'est du passé. Nous faisons appel à des experts par profession qui définissent les clientèles à risque et celles à privilégier. Nous, banquiers, nous avons fait notre révolution. La banque moderne n'est plus un service public c'est un produit qu'il faut vendre et il faut être plus rentable que la concurrence. Moi à votre place, j'irais démarcher les quelques banques qui travaillent encore à l'ancienne.

Je suis ressorti le moral à plat. Dire que voilà dix ans quand je me suis installé à Trou les Bain, le directeur de la CACA m'avait accueilli très courtoisement m'offrant même un vrai café servi par sa secrétaire. On m'avait tout expliqué, proposé des placements sûrs dans des secteurs d'avenir, les telecom, la communication. Et comme je n'avais pas d'argent il m'avait consenti un prêt pour investir. Il m'avait assuré que dans trois ans j'aurais tout remboursé et fait du bénéfice avec les plus-values. Comme je n'avais pas réussi à faire des plus-values suite au crack boursier, j'avais bien senti que j'avais perdu leur confiance. Je fus ensuite reçu par le second. Puis, quand les actions en portefeuille s'étaient effondrées et que la banque avait été absorbée par une autre, j'étais reçu par un conseiller-clientèle mais en bureau fermé tout de même. Maintenant c'est en bureau ouvert et encore tout au fond de l'agence. Je crains fort que demain je ne sois plus reçu que par le distributeur automatique.

Aussi j'aimerais avoir votre conseil. Dois-je fournir tous les documents demandés ? Dois-je aussi démarcher d'autres banques ? "


Réponse du FISH. Vous n'avez pas besoin de fournir le carnet de vaccination de votre chien, surtout si vous n'en avez pas. En tout état de cause, la facture d'achat d'un collier anti-puces suffit. Si votre véhicule a moins de deux ans, le contrôle technique n'est pas nécessaire. L'attitude de votre banque paraît bien abusive. Peut-être essaie-t-elle de vous décourager ? Quant à démarcher d'autres banques, il n'est pas sûr que vous soyez admis si vous n'êtes pas parrainé par un client de la banque. D'autre part, il vous sera certainement demandé des garanties réelles supérieures au montant de vos recettes. Il nous paraît plus sage de rester dans votre banque même si vous ne devez plus avoir comme interlocuteur qu'un distributeur automatique. Un bon conseil, soyez aimable avec la machine, elles sont souvent capricieuses.


Votre reporter pour le FISH et l'UVOD
JFL

13 janvier 2007

Dental Game

Les jeux vidéo ne seraient plus néfastes pour la santé; bien au contraire, ils peuvent devenir de véritables instruments thérapeutiques. Puisqu'ils demandent attention et concentration, ils permettent d'obtenir des améliorations chez des patients atteints de maladies neurologiques ou neuro-dégénératives. En détournant l'attention, ils sont des aides efficaces aux traitements contre la douleur. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce sont les jeux de boxes qui soulagent le mieux de la douleur.

Fort de ces informations, je suis allé faire un tour sur le site de l'UVOD pour voir si cette nouvelle science avait atteint le monde dentaire. Eh bien oui. J'ai acheté "Le dentiste", l'ai installé dans mon cabinet.

L'installation est un peu onéreuse. Le jeux en lui même ne vaut pas très cher, tout juste deux à trois milliers d'euros, mais c'est surtout la mise en place du plasma géant sur le fauteuil qui nécessite un certain budget. L'efficacité du traitement, m'avait-on averti, est directement proportionnelle à la qualité d'immersion du patient dans cet univers virtuel. Plus l'écran est grand meilleure est l'immersion.  Au début je pensais que ça gênerait un peu pour attraper les instruments mais finalement non.

J'étais un peu septique. Pourtant cela marche et même plus qu'on ne peut imaginer. Hier, j'avais un patient qui n'en démordait plus.

"Monsieur Durand, lui dis-je, il faudrait peut-être maintenant laisser tomber la manette de jeu, non ?

- Non, encore cinq minutes, je voudrais terminer mon niveau car je sens encore un petit quelque chose.

- Je comprends bien monsieur Durand mais cela fait déjà deux heures que vous vous traiter. C'est beaucoup et puis il y a d'autres gens qui attendent.

- Ecoutez, vous n'avez qu'à m'enlever une dent de plus.

- Je ne peux pas monsieur Durand, je viens juste de vous retirer la dernière.

- C'est pas grave faites moi un complet."

Vous avez remarqué comment le patient est détendu. Il ne se soucie plus d'avoir mal. Il n'a plus peur du plan de traitement. Tellement il est concentré sur son traitement qu'il ne pense même pas à demander la douloureuse, enfin un devis.

En fait le "game", c'est l'expression employée dans les revues spécialisées de gametherapy, se compose de plusieurs jeux dont le degré de violence est adapté à l'intensité de la douleur dentaire à soulager.

Le premier est un grand classique, Marathon Man. Le patient joueur joue le rôle de Roy Scheider et doit trépaner une incisive centrale sans anesthésie. Pour ce faire il dispose au choix, d'une turbine dentaire, d'un tire-bouchon, d'un cure-dent, d'un pique à glace. etc. Juste un petit conseil, sur ce jeu baisser le son. Vendredi dernier, ma patiente de 11 heure a réussi à trépaner avec un coton tige et là ça s'est mis a hurlé dans le jeu ! Je ne sais pas ce que les voisins ont cru. En tous cas, j'ai vu débarqué au cabinet les pompiers pour porter les premiers secours.  Et bien on a passé une sacrée après-midi avec les pompiers. Sauf qu'ils regrettaient que le jeu ne prévoie pas la trépanation avec la lance à incendie. En fin de journée, plus personnes dans le quartier n’avait plus mal aux dents. Je me demande tout de même si je ne devrais pas plutôt ouvrir un café-dentalgame à place du cabinet.

Le deuxième est un jeu de plateau, type "shoot them up". Le but est de détruire le cabinet dentaire de l'ignoble Dr Ymatoutpiqué. Cela demande une certaine adaptation car le graphisme est très proche des mangas, d'où une appropriation du traitement moins évidente pour le patient européen.  Le joueur doit  détruire les pièges, caries, parodonthopathies pour accumuler des points lui permettant d'acquérir des armes de plus en plus puissantes.  Les joueurs sous traitement régulier deviennent de plus en plus habiles à gérer leur stress et j'ai vu pas mal de "plan de traitement", de "devis globaux" ou de "consentements éclairés" voler en éclat au bout de quinze minutes de traitement.  Jusqu'à présent, encore aucun de mes patients gamer n'est parvenu à décrocher l'arme suprême : la carte Vitale Gold CMU qui fait tout exploser dans un déchaînement de violence extrême.

Le jeu le plus violent est le dernier, celui du SC9. Le patient prend la place du dentiste et doit réaliser une obturation deux faces en composite stratifié en respectant toutes les règles de l'art. Il dispose d'un temps limité, pas plus de trois heures. Une de mes patients s'est bloquée au moment d'enfoncer le coin de bois.  "Docteur c'est horrible, je ne peux pas lui enfoncer le coin de bois. C’est trop violent.

- Moi je le peux madame Martin. Vous voyez comme quoi, contrairement à ce que vous pensiez, tout le monde  ne peut pas être dentiste." 

Avec cette patiente, on n'a du revenir à un traitement plus classique, moins fort, la trépanation.

Le paroxysme de la violence et donc l'optimum du traitement antalgique sont atteints quand le joueur demande à son patient virtuel de lui payer ses honoraires. " 28 euros 92 pour une heure de jeu, mais c'est impossible docteur. C'est insupportable." J'ai des patients qui tombent dans les pommes à ce moment là.

Comme je vous le disais, au début je craignais que le plasma géant soit une gêne pour attraper les instruments. Il n'en est rien car je ne m'en sert plus du tout. Pas le temps. Maintenant dans mon cabinet, on passe toute la journée à jouer. Et puis, ne soyons pas hypocrites, c'est tout bénéfice. Tout en HN et même plus de prescriptions. J'ai le SNIR à plat et la bourse pleine. 

JFL

13 janvier 2007

Dentisterie bio

Une grève au sein de la rédaction avait interrompu la publication de votre revue préférée. Les responsables des voyelles s'étaient plaints de ne pas être payes pour la frappe des accents. A ce mouvement s'était joint une grande partie des consonnes. Seuls les k, w, z, q, j et x étaient restes en dehors de cette action syndicale. Apres de dures négociations, les voyelles ont obtenu gain de cause malgré l'hostilité de la direction qui opposait le fait que le bulletin de l'Uvod avait toujours été publie sans accent. Mais la direction a fini par accepter en se déclarant qu'elle a été toujours opposée à toute discrimination d'accent ou de couleur de police. C'est une question de caractères a-t-elle tenue a préciser. Le combat syndical aboutit toujours à faire avancer le progrès social même pour de petites choses.

Nous présentons nos excuses à tous lecteurs.

Ce numéro de reprise est consacré à la rencontre d'un praticien tout à fait exceptionnel.

C'est dans sa ferme cabinet que nous avons rencontré le premier dentiste bio, le docteur J.B. C'est un nom d'emprunt suggèré par son banquier.

La cabinet est situé dans une grange réaménagée à cet effet. La plaque professionnelle de couleur verte du docteur J.B. donne le ton. Nous pénétrons dans ce qu'il conviendra désormais d'appeler le berceau de la dentisterie bio. Apres nous être désinfectés les pieds dans le pédiluve, nous pénétrons dans la salle d'attente meublée de ballots de paille. Le docteur J.B. vient à notre rencontre avec un accueil des plus urbains ou plutôt des plus campagnards. Il a troque la traditionnelle blouse par un magnifique bleu de travail.

"Docteur J.B., nous sommes heureux de que vous ayez accepté notre demande d'interview. La dentisterie bio n'est pas encore très répandue et nous aimerions faire profiter nos lecteurs de vos secrets.

- Le mieux est de vous exposer nos techniques. Ce qui différentie le dentiste bio est l'emploi de matériaux bio. Ainsi nous avons remplacé l'amalgame ou les composites par l'argile. C'est un matériau peu onéreux et très facile d'usage. Cuit au four il permet même de réaliser des inlays ou des couronnes non métalliques.

- Et pour les dents antérieures qu'employez-vous ? De l'argile coloré ?

- Pour les dents antérieures, l'obturation est réalise a partir de coquilles d'oeufs finement pilées. Nous avons passés un accord avec la ferme auberge du bourg. C'est une manière de participer au recyclage des déchets.

- Docteur, je me suis laissé dire que vous aviez mis au point une méthode de blanchiment très particulière aussi.

- C'est exact. Nous obtenons le blanchiment par application au fauteuil de charbon de bois. Le traitement se poursuit en ambulatoire au moyen d'un dentifrice a base du même charbon de bois qui en plus a la propriété de neutraliser l'acidité.

- C'est curieux en effet.

- C'est écologique avant tout.

- Je suppose que vous ne rencontrez pas beaucoup de difficulté pour vous approvisionner en matière première.

- En fait le plus dur a été d'obtenir l'AMM pour ces matériaux. Il y avait un conflit de compétence entre le Ministère de la Santé et celui de l'Agriculture. Nous sommes donc obliger de tout stériliser. Pour les coquilles d'oeuf et l'argile ce n'est pas trop difficile. Mais nous avons dû abandonner la ridéro-odontologie par exemple. Comment voulez-vous stériliser les chèvres ? (NDLR, pour plus d'information sur la ridéro-odontologie se reporter au numéro consacré à ce sujet).

- En effet une chèvre stérile ne profite à personne. Cette nouvelle dentisterie rencontre-t-elle beaucoup de succès auprès du grand public ?

- Bien sûr. Que veulent aujourd'hui les patients ? Qu'on les soigne sans les empoisonner. Le bio je vous dis, le bio c'est l'avenir. Nous avons déjà des contacts avec des confrères citadins qui souhaitent le retour vers des techniques plus traditionnelles et écologiques. Récupérer des déchets d'amalgame pour les brûler et produire de la dioxine ne fait qu'aggraver la pollution. Moi quand je dépose une obturation en argile, je ne produits que des poussières d'argiles qui peuvent être transformées en briques ou en poterie. Bientôt nous délivrerons un label dentisterie-bio à une cinquantaine de confrères venus se former chez nous. Certifiés et agréés, ils pourront employer les materiaux-bio que nous allons lancer sur le marché. C'est une nouvelle démarche-qualité au bénéfice des patients et des praticiens.

- D'un point de vue économique, les soins bio sont-ils remboursés par l'assurance maladie ?

- Il n'y a plus d'obstacle. Au début la sécu refusait mais le Conseil d'Etat nous a donné raison. Que dit la nomenclature ? Obturation définitive d'une cavité comportant 1 face, 2 faces ou plus. Elle ne précise pas la nature du matériau employé.

- Rembourses donc opposables ?

- En fait c'est un atout pour nous car cette technique est beaucoup trop nouvelle et n'a pas une crédibilité par elle-même suffisante. Si nous n'étions pas conventionnés, les patients pourraient se méfier. Là, ils sont rassurés. Mais quand la dentisterie bio sera plus répandue et quand sa supériorité sera admise par le plus grand nombre, la nécessité du conventionnement pourra se rediscuter. Le dentiste bio à une compétence particulière qui doit être reconnue à sa juste valeur. L'année prochaine se tiendra le premier congrès annuel des dentistes-bio. Et nous définirons notre position vis a vis du conventionnement a cette occasion. Bio, nous voulons être, dindons de la farce, non

- Docteur J.B. on entend aussi qu'à côté de la dentisterie bio, chercherait à se développer une activité de rebouteux odontologistes.

- On sort du domaine de la science. J'ai aussi entendu parler de charlatans qui prétendent par des manipulations se substituer aux orthodontistes. Nous sommes en dehors de tout ça. Il est certain qu'on pourrait remplacer le fil d'acier par du chanvre mais, aux Etats-Unis, la FDA y est opposée. C'est un sujet fumeux, n'est-ce pas !

- Le bio ne peut donc pas se substituer totalement à la dentisterie traditionnelle ?

- Oui et non. Quand il faut extraire, il faut extraire. Bio ou non bio. C'est toujours le davier qui aura le dernier mot. Mais la dentisterie bio permet, par sa totale absence de  toxicité, d'éviter dans bien des cas l'extraction.

- A ce propos qu'est ce qui vous permet d'avancer de tels résultats : absence de toxicité, meilleure efficacité ?

- Moi.

- C'est une réponse pour le moins concise !

- La dentisterie bio est encore trop jeune pour être déjà publiée. Dans quelques temps, tout le monde sera bio. On fera son plein à l'esther de colza. On mangera bio. On se soignera bio. On mourra bio. Et on se fera enterré bio.

- Evidemment, le bio c'est la vie.

- Je ne vous le fais pas dire. "

Epoustoufflé par cette belle assurance, nous avons quitté le docteur J.B et nous sommes allés prendre la température chez les confrères du docteur J.B. Nous avons rencontré le représentant du syndicat local.

" Ah, le docteur J.B. vous savez comment on l'appelle ici ?

- Non.

- J.R. Il ne vous a certainement pas expliqué que son beau-frère dirige la principale fabrique d'argile du canton et que son père est un très gros producteur d'oeufs.  Le bio, c'est bien mais, croyez-moi, ce bio là, il pue le fric a plein nez !

- Je ne vous sens pas très objectif vis a vis de votre confrère.

- Pas du tout. Il essaie de se démarquer mais il est à l'origine de cette soi-disant corporation de rebouteux odontologistes. C'est un curieux personnage, vous savez. Et puis cette manie de recevoir ses patients en salopette, croyez-vous que ça ne fait pas du tort aux praticiens honnêtes ? On a bien essayé de lui envoyer la DDASS mais il paraît que les ballots de paille ne sont pas plus toxiques et porteurs de germes qu'une moquette. Il a des appuis. C'est évident."

Comme quoi il faut se méfier du bio. On sait ce qu'il y a sur l'étiquette mais on ne connaît pas ce qu'il y a sous la table.

Votre reporter pour l'UVOD

JFL

13 janvier 2007

Séminaire de désorganisation

Ce mois-ci l'équipe de l'Uvod, a été conviée à participer à un séminaire de désorganisation organisé par le groupe Uscule et le Cabinet MMM dans le cadre des rencontres odontologico-économiques de mai 2002. Nous nous sommes rendus au Formule 1 de Bien-ici-n'y-revenez-pas où on nous a indiqué que le Formule 1 n'organisait pas de conférence mais que ce devait être en face.

Comme tous les participants nous avons été surpris par le lieu du rendez-vous : un chapiteau loué au cirque Youplaboum, installé sur le parking du centre commercial de Bien-ici-n'y-revenez-pas. Réunis autour de la piste du cirque, nous sommes accueillis par le Docteur Venceslas Pasdele-Repeter.

"Chers et nombreux amis, vous aller assister au premier séminaire de désorganisation appliquée au cabinet dentaire. A force d'avoir systématiquement améliorer la qualité d'accueil dans nos cabinets, nos patients ont pris l'habitude que tout se passe comme prévu. Ils ont perdu la fraîcheur et la surprise du contact. Et finalement, nous sommes revenus au point de départ. Nos patients sont stressés et anxieux. Vont-ils être en harmonie avec la décoration du cabinet ? Pourront-ils refuser le café offert par nos hôtesses sans froisser les maîtres des lieux. L'habitude crée la lassitude. Nous vous présentons un nouveau concept : la désorganisation".

Une première diapo nous montre la réception du cabinet désorganisé. Il s'agit en fait d'un kiosque à journaux. Certains patients font la queue pour obtenir un rendez-vous, d'autres pour prendre une revue. "Il faut que le cabinet s'intègre parfaitement à la vie de tous les jours", nous explique le docteur Pasdele-Repeter. "Le kiosque est l'objet le plus inattendu qu'on puisse trouver dans un cabinet dentaire. Ce n'est pas le kiosque en lui-même qui importe mais le symbole qu'il véhicule : l'aléa d'être seul ou de devoir faire la queue. Si vous préférez une échoppe de vente à emporter de frittes, vous pouvez mais attention aux odeurs de graillons dès 9 heures du matin qui peuvent incommoder certains patients."

La deuxième diapo nous montre la salle d'attente type. La particularité est qu'elle comporte des sièges à hauteur différente, certains presque à raz du sol, d'autres pour lesquels on doit gravir quelques marches pour s'asseoir. "Le patient ne doit pas se sentir en terrain conquis. Plus particulièrement le nouveau patient doit comprendre qu'il doit gagner l'estime du praticien et des autres patients. Selon l'importance de son besoin de santé, il sera installé plus haut. Le nouveau patient sera impérativement installé au raz du sol afin de devoir  lever les yeux vers le praticien qui l'accueillera et d'être sous le regard des autres patients réguliers du cabinet. Il aura ainsi à son tour l'envie de gravir les différents degrés le séparant du stade suprême : le patient attendu et attendant"

La troisième diapo nous montre une sorte de roue de loterie dont les chiffres ont été remplacés par des indications horaires. "Cette roue doit se trouver en deux exemplaires : une dans le bureau de la réceptionniste détaillante du kiosque et une chez l'assistante introductrice. L'assistante  réceptionniste détaillante fixera l'heure du rendez-vous sollicité par tout patient en faisant tournée la roue lors d'un tirage à horaire variable. L'assistante introductrice appellera le patient suivant en manoeuvrant la roue. L'ordre de passage devient ainsi aléatoire. C'est une désorganisation complète du carnet de rendez-vous. Avec un peu de chance, le patient passera de suite quelque soit l'heure de son rendez-vous prévu. Avec de la malchance, il ne passera jamais. Dans ce dernier cas, prévoyez un lot de consolation, par exemple un bon pour un détartrage gratuit dans six mois, ou -si vous avez les moyens - un bon pour un complet à moitié prix dans trente ans."

La quatrième diapo nous montre la salle de mise en condition des patients."Dans cette salle, le patient doit être débarrassé de tous les aspects de la vie extérieure. Ainsi vous le ferez déshabiller  et lui demanderez de vêtir un pyjama à motifs chatoyants. Aux plus frileux, vous pourrez confier une couverture douillette. Quitte à être allongé sur le fauteuil, vaut mieux être confortable. Surtout que le patient, en raison de la désorganisation, peut rester allonger plusieurs heures sur le fauteuil avant de voir arriver le praticien. Alors mieux vaut pouvoir s'endormir confortablement."

La cinquième diapo nous montre un gros plan sur le haut parleur placé dans la salle d'attente. "Comme à la SNCF ou dans les aéroports, n'hésitez pas à faire annoncer par une assistante à la voix chaleureuse les retards dans les rendez-vous et même, quand vous serez plus maître de votre désorganisation, les rendez-vous annulés afin d'éviter à vos patients de se mettre en pyjama pour rien."

La sixième diapo nous montre une salle de soin standard. "Habituellement, le cabinet est organisé tout autour du fauteuil. Dans notre concept de désorganisation c'est exactement l'inverse. Le fauteuil est rejeté dans un coin de la pièce. Au centre doit trôner le symbole de la désorganisation. Par exemple une pendule monumentale avec une seule aiguille. L'idée est que au strict minimum les impayés."

La neuvième diapo nous montre une photo prise à notre insu du séminaire où nous avons tous une tête ahurie et ébahie. Le docteur Pasdele-Repeter et Mademoiselle Porteplume sont très amusés de l'effet produit. "Vous ne vous attendiez pas à celle-là ! C'est çà la désorganisation : étonnez pour mieux séduire."

La salle enthole patient ne se détourne pas du sujet essentiel de sa venue : la rencontre avec son praticien, s'il est là ce jour là ! Bien évidemment votre cabinet comportera plusieurs salles de soin de taille et de décoration aléatoire. Evitez aussi de laisser le choix au patient de la salle de soin. Fuyons les habitudes"

La septième diapo nous montre le centre de paiement du cabinet. La représentante du cabinet MMM, Mademoiselle Gertrude Porteplume,  prend la parole. "Afin de limiter au strict minimum le temps passé au paiement, nous avons remplacé le traditionnel bureau de l'assistante, et l'assistante commerciale attachée à cette fonction, par un automate de paiement automatique comme on peut en trouver dans les parking. Surtout n'oublier pas de mettre une des machines volontairement en panne. Cela rallonge la queue pour payer et le patient est content de pouvoir enfin payer et obtenir sa carte de sortie du cabinet. Ne perdons pas de vue que le patient après être sortie de la salle de soins, a du repasser par la salle de remise en condition pour retrouver ses vêtements usuels, porter son pyjama à la buanderie et enfin revenir au le kiosque pour prendre un nouveau rendez-vous et donc attendre qu'un tirage au sort soit organisé. Il a donc hâte de partir et ne discutera pas du prix."

La huitième photo nous montre le portail de sortie du cabinet. "Comme je viens de vous l'annoncer le patient après paiement obtient sa carte de sortie qu'il introduit dans la borne automatique qui ouvrira la porte. Ce dispositif simple et ingénieux limite usiaste a applaudi à tout rompre, chacun tendant un kleenex pour recueillir le précieux autographe de ces deux génies de l'odontologie désorganisée. Le séminaire s'est terminé par un somptueux buffet fait de sandwiches SNCF et de plateaux repas d'Air France. Et bien sur, il n'y en avait pas pour tout le monde. Quelle belle désorganisation !

Votre reporter pour l'UVOD.

JFL

P.S. Cabinet MMM = Cabinet Much More Money

Publicité
Publicité
13 janvier 2007

Odonto-ridérologie

Dans son numéro d'automne, l'UVOD nous livre un étonnant reportage sur une nouvelle discipline : l'odontologie-ridérotherapique ou odontotherapie-ridérologique.

Aujourd'hui nous avons rendez-vous avec le docteur Vermot qui exerce a la clinique du Val Dingue a La Digue-en-Travers, petite localité située entre Yfaitsouslui et Morsy-les-Gracieuses.

Nous entrons dans la clinique ou nous sommes reçus par l'assistante du docteur Vermot, habillée comme il se doit d'une bonne note de fantaisie.

Le docteur Vermot nous fait entrer dans un de ces cabinets. La, un patient est allonge sur le fauteuil. Il a l'air hilare.

"- Docteur, pouvez-nous nous expliquer la pathologie de ce patient et la thérapie mise en oeuvre.

- C'est un cas classique de bruxomanie sévère chez un patient très tendu. Nous allons essayer de le décrisper par plusieurs séances de ridérotherapie.

- Comment procédez-vous ?

- Chaque cas est particulier et au cours de l'interrogatoire, il faut déterminer quel stimulant déclenchera le rire chez le patient.

Dans le cas présent, c'est la chèvre qui a été retenue.

- La chèvre ?

- Eh, oui. Monsieur est légionnaire et pour lui n'y a que la chèvre qui l'excite."

En effet, le patient est déchausse et se fait lécher les pieds par une chèvre.

" Quelle technique singulière docteur !

- C'est la méthode François 1er.

- Monsieur, pouvez-vous nous livrer vos impressions ?

- Oui, je veux bien mais il faudrait écarter la chèvre pendant quelques instants. Vous savez, à la légion on ne rit pas tous les jours et a force d'être sous pression, je n'arrivais pratiquement plus à desserrer les dents. Même pour manger, j'avais des difficultés et pourtant, à la caserne, la soupe c'est du rata. J'ai fini par atterrir chez le docteur Vermot presque par accident. Un jour d'exercice de déploiement aéroport, une bourrasque de vent m'a projeté sur le toit de la clinique. Et quand j'ai vu sortir le docteur Vermot en tenu de Mickey, j'ai éclate de rire. Ca ne m'était pas arrive depuis 15 ans. C'était tellement bon qu'aussitôt j'ai pris rendez-vous. Depuis, je suis en séance hebdomadaire depuis 5 ans. Je peux reprendre la chèvre ?

- Docteur, en tenue de Mickey !

- Je vous l'ai dit : il faut trouver le bon stimulant. Mickey, c'était une demande spéciale. Je ne peux en dire plus. Il s'agissait d'une grande star de la chanson américaine. Je n'avais pas de tenue de Bambi, il a accepte de le faire avec Mickey.

- Vous êtes surprenant, les mots me manquent. Vous utilisez, je pense, aussi des enregistrements de comiques.

- Bien, sur des grands classiques, des valeurs sures : Lamoureux, Desproges, parfois Coluche.

-  Des auteurs modernes aussi ? Lagaff, Montagne ou Bigard ?

- Non, ces prescriptions-la sont réservées aux gastro-entérologues pour le traitement des flatulences et des constipations chroniques. J'ai d'excellents rapports avec ces confrères. Apres tout, nous exerçons chacun à une extrémité du tube digestif ! Il n'est donc par totalement surprenant que certaines thérapeutiques se rapprochent.

- Mais dites-moi, docteur, comment se passe l'interrogatoire ?

- Par lettre recommandée uniquement.

- Comment ça ?

- Oui il faut être prudent avec les disciplines modernes et se prémunir des pince-sans-rire qui vous traînent devant les tribunaux en prétendant qu'on leur avait promis le rire et qui n'ont eu que les larmes. Donc tout se fait par lettres recommandées.

- Pouvez-vous nous parler du coût de cette nouvelle thérapeutique ?

- C'est une pratique onéreuse. Voyez, pour les chèvres. Au début, je louais des chèvres à un fermier. Mais nous avons connu des problèmes d'infections plantaires croisées. Le fermier ne désinfectait pas ces chèvres avant les séances. Nous avons donc décidé d'élever  nos propres chèvres ce qui permet d'avoir une chèvre unique pour chaque patient. Tout le monde y gagne. Et en fin de thérapie, le patient repart avec ses fromages. C'est un petit plus qui fidélise la clientèle et nous démarque de la concurrence.

- Mais combien cela coûte-t-il au patient ?

- Le prix n'est pas l'élément déterminant. De toute façon, les patients payent avec le sourire et dans la bonne humeur.

- Et c'est pris en charge par les assurances ?

- Soyons sérieux, même si on n'est la pour rire, c'est avant tout de la médecine. Le patient ne vient pas pour être rembourse, il demande a être soigne quel qu'en soit le prix.

- Mais comment avez-vous eu l'idée de l'odontotherapie-ridérologique ?

- Oh, c'est un concours de circonstance. Un jour, je recevais un patient  qui me devait de l'argent depuis longtemps et qui refusait de s'acquitter. Mes explications ne le convainquaient pas. Il me répondit : "Vous êtes drôles, vous. Vous êtes vraiment impayable !" Ca était le déclic.

- Je vois que vous avez plusieurs salles, comment se déroule une consultation.

- La séance se découpe en trois phases. D'abord, le patient va en salle de mise en condition. C'est une pièce très claire ou le patient va se détendre pendant une bonne demi-heure en écoutant une musique très douce mêlée à des chants d'oiseaux.

Puis il entre en salle de soins en franchissant le sas de décontamination.

- De décontamination ?

- Oui parfois certains patients retiennent encore sur eux quelque mauvaise humeur. La séance de soins achevée, il entre en salle de décompression. Le choc serait trop rude pour affronter la sévérité de la vie extérieure. Il faut donc les reconditionner. Selon le cas, une assistante leur lit pour l'un le Code des Impôts, pour un autre, la rubrique nécrologique du Figaro. Tout dépend de l'interrogatoire."

Nous avons fini la visite par la salle d'attente ou trône au milieu une énorme visse de pressoir.

" Docteur Vermot, quelle est la signification de cet instrument ?

- C'est la Visse Comica, bien entendu.

- Vous êtes vraiment impayable.

- Je sais on me l'a déjà dit.

- Excusez-moi j'avais oublie.

- Je disais ça pour rire. Je trouve que vous ne devez pas rire assez souvent. Venez, nous allons convenir d'un rendez-vous.

- Mademoiselle, faites venir l'Huissier, s'il vous plait.

- Pourquoi l'Huissier ?

- Je vous l'ai dit tout se fait par recommande et les prises de rendez-vous se font en présence de l'Huissier. Vous recevrez votre signification de rendez-vous sous huitaine par exploit d'huissier.

- Etonnant, docteur, étonnant. Mais vos patients ne se froissent pas de cette méthode ?

- Oh, quand vous recevez la visite d'un huissier coiffe d'un chapeau pointu et affuble d'une langue de belle mère, vous savez que vous n'avez rien  a craindre.

- Et je suppose que ça limite les risques d'impayés.

- Décidément, vous n'êtes pas drôle vous. Dans votre cas, je crois qu'un stage serait plus adapté. Je vais déjà vous faire une première prescription : un os a moelle trois par jour pendant vingt jours. D'ac ?

- Merci docteur, je succombe."

Encore une belle avancée de la science moderne !

JFL

13 janvier 2007

Odonto-coelioscopie

Actualité thérapeutique

Peut-on se passer de loupes ? Existe-t-il une alternative ? Une fois de plus le FISH apporte une solution innovante. Dans son numéro d’avril, une communication de l'UVOD ( signée des professeurs I. Fall et Y. Penser ) aborde le problème et tente de le résoudre par une voie originale et prometteuse.
Le constat est le suivant : à force de travailler à distance de la cavité buccale, les dentistes présentent à la fois des troubles de la vue et du rachis. L'usage de loupes permet de répondre partiellement mais ne résout pas les pathologies dorsales. Selon ces éminents praticiens, une seule technique permet à la fois d’apporter une solution aux deux problèmes et d'offrir un nouveau confort au patient : la cœlioscopie.

Ainsi, l'obturation de classe I par voie cœlioscopique diminue le stress du patient car elle se pratique sans agression directe de la cavité buccale. Le patient, sous anesthésie générale, n'a plus la faculté de se plaindre ni de bouger. Les praticiens apprécient. Le confort visuel de l'intervention est appréciable. Quant au dos, n'étant plus tordus sur leur siège, les praticiens découvrent une qualité d'exercice jusqu'alors inconnue.

L'étude post-opératoire montre une très nette diminution des douleurs dentaires des patients après traitement odonto-cœlioscopique mais par contre une importante augmentation des douleurs abdominales qui jusqu'à présent n'avaient pas été enregistrées dans les techniques buccales habituelles. Ces chiffres n'ont donc pas de valeurs significatives pour le moment.


Dans une interview exclusive , le Docteur Ramirez y Sanchez y Lopez y Rodriguez y Garcia - Dubois du cabinet de consultants spécialisés dans les nouvelles techniques de développement de la profitabilité et du qualificationnage des cabinets d'odontostomatologie libérale, Pognos y Fricos Por Couillones, affirme que : " Les cabinets qui dans un futur pas trop lointain pour être suffisamment proche ne seront pas équipés de bloc opératoire dentaire permettant de réaliser toutes les interventions de chirurgie dentaire et aussi de manucure (ndlr : afin sans doute d'augmenter la qualité d'accueil et donc l'image du praticien ) sous cœlioscopie seront condamnés à disparaître... Il est évident que le progrès c'est l'avenir et que celui qui ne se formera pas à ces nouvelles techniques modernes ne pourra que prendre le train en marche." Ce spécialiste de réputation mondiale, et même au-delà, a aussi précisé que dans ce dernier cas cela coûtera beaucoup plus cher.


Les auteurs de l'étude ont par ailleurs demandé son avis au Docteur X, praticien-conseil-chef-chef, qui a voulu conserver l'anonymat par obligation de réserve et souci de discrétion. Il nous rappelle que selon la nomenclature, une obturation une face est cotée SC 6 quelle que soit la technique, traditionnelle ou cœlioscopique, que ce tarif est opposable et que les praticiens qui oseront dépasser ce tarif s'exposeront à des poursuites et des répétitions d'indus. S'il a bien conscience qu'il n'est pas économiquement possible de pratiquer une classe I cœlioscopique à moins de 5000 euros, il nous rappelle que l'assurance maladie ne pas donner mieux que 14,16 euros. Les praticiens devront se rattraper sur le HN ou la prothèse. Par contre, il a attiré notre attention sur  la nécessaire rigueur qu'impose cette technique. Il serait prévu d'engager environ deux à trois mille praticiens vérificateurs et agents techniques pour vérifier d'une part que les praticiens pratiquant l'odonto-cœlioscopie ont des installations conformes et qu'ils emploient bien les quatorze assistantes qualifiées nécessaires et, d'autre part, que ces mêmes praticiens ne pratiquent pas de dépassement d'honoraires. Le Dr X nous indique que ce nouveau service aura un budget annuel de 20 à 30 millions d’euros, et que de ce fait, il n'est pas possible d'envisager une augmentation même minime des honoraires des dentistes.

L'article se termine par quelques réserves tenant à cette technique. Aujourd'hui, à cause de la taille des daviers, il paraît encore difficile d'envisager l'extraction de dents de sagesse par voie cœlioscopique. Par contre le professeur Fall formule beaucoup d'espoirs pour l'endodontie et l'implantologie. Le professeur Penser, quant à lui, nous a informé qu'une nouvelle instrumentation adaptée est en cours de développement en collaboration avec plusieurs fabricants mais que les devis de sa piscine n’étaient pas encore établis ! (ndlr : il doit s'agir d'une coquille dans l'article )

JFL


P.S : Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, je rappelle que le FISH est la revue de la Fédération Internationale des Services Hospitaliers dont la parution est totalement irrégulière et incontrôlable et qu'elle a été fondée un 1er avril. Quant à l'UVOD, il s'agit de la très célèbre University for Vegetarian and Orgasmic Dentistery.

13 janvier 2007

Accidents de fauteuils dentaires

Je viens de recevoir  le nouveau numéro de la revue de la Fédération Internationale des Services Hospitaliers (FISH). Une étude concernant des accidents de fauteuils dentaires, menée au sein de pays membres de l'OCDE, conjointement réalisée auprès de services de stomatologie et auprès de compagnies d'assurances publiques et privées, met en évidence une augmentation significative d'accidents survenus sur des fauteuils dentaires. Les causes ne sont pas vraiment bien identifiées et ne permettent pas d'établir une corrélation entre ces accidents et les soins dentaires. Deux types d'accident prévalent. D'une part, on note le cas de  relevage soudain et inexplicable du fauteuil projetant en avant le patient. D'autre part, on dénombre aussi un certain nombre d'accidents où le patient s'étant relevé brusquement du fauteuil est venu percuter  le scialytique.

Généralement  ces accidents sont sans conséquences. Mais malheureusement quelques cas beaucoup plus graves ont été constatés. Ceux par exemple de patients qui, éjectés par le fauteuil, sont venus s'empaler contre le détartreur ou la turbine du praticien. Ou celui encore de ce patient qui, après l'énoncé du devis par son praticien, s'est brusquement redressé et est venu s'assommer contre le scialytique. Le devis ou le choc, nul ne  sait ce qui l’a tué. Se pose un problème de responsabilité. Est-ce celle du praticien ? Ou est-ce celle du fabriquant de l’équipement dentaire ?

L'auteur de cette étude, le professeur Yvan D. Connery, de l'University for Vegetarian and Orgasmic Dentistery (UVOD), recommande la mise en place de dispositifs de protection sur les fauteuils. A l'initiative de plusieurs compagnies d'assurance dont la célèbre MIGFUNFY, de nouvelles installations, proposant des fauteuils équipés de ceintures de sécurité et de scialytiques munis d'airbag, sont à l'étude.

L'article se poursuit par un intéressant comparatif de plusieurs équipements dentaires au crash-test. Malheureusement, l'auteur ne précise pas dans quelles conditions ces tests ont été réalisés. D'ailleurs on ne comprend pas trop comment un fauteuil dentaire pourrait subir un choc frontal contre un obstacle lancé a 55 km/h !

Si vous n'êtes pas encore abonnés à cette revue, je vous la conseille. On y trouve toujours des thèmes surprenants. Pour n'en citer que quelques-uns uns : la réalisation de prothèses complètes chez la girafe, l'anesthésie au point G, la réalisation de gouttières en zinc pour palier au problème de corrosion des amalgames dentaires, le traitement des kystes par obturation canalaire à l'aide de pâte au césium...

(MIGFUNFY  : Money Is Good For Us Not For You)

JFL

Publicité
Publicité
UVOD
Publicité
Publicité