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UVOD
13 janvier 2007

Dentisterie antique

En dehors de nos préoccupations du moment, la science odontologique avance et se penche sur son passé. Dans l'antiquité, les hommes souffraient aussi de leurs dents. Une récente découverte archéologique en atteste. Des fouilles en Egypte ont mis a jour des documents gravés dans la pierre relatant les relations des thérapeutes de l'époque avec leur administration. L'Egypte d'alors, rappelons-le, était une société très structurée et très administrée. Beaucoup d'inscriptions relatent des faits de la vie quotidienne, comptabilité, récoltes, etc.

Ce numéro spécial de l'UVOD est consacré à cet aspect de la vie quotidienne des égyptiens. Nous nous sommes donc déplacés rue du Caire, à l'Institut Français de Recherche Odonto-Archeologique Orientale dirigé par le docteur Simon-Marcel Calson.

"Docteur Calson, vous revenez d'Egypte avec une découverte bouleversante qui ravira nos lecteurs dans les moments difficiles que connaît notre profession. Pouvez-vous nous décrire vos trouvailles ?

- Tout d'abord, je tiens à remercier l'UVOD pour sa collaboration à notre expédition en Egypte. Il est aujourd'hui bien difficile de trouver des sponsors pour des recherches dont les retombées ne sont pas directement commerciales. Seule une institution purement philanthropique est aujourd'hui capable de concourir à une telle entreprise. Je vous remercie donc pour la carte orange 5 zones que vous m'avez offerte, sans laquelle je n'aurais pas pu me rendre à l'aéroport de Roissy, point de départ de ce périple.

- Nous sommes là pour aider la science malgré nos faibles moyens.

- Au cours de fouilles, nous avons pu mettre a jour des documents très intéressants sur l'organisation du système de santé dentaire des égyptiens. C'est ainsi que sur des bas-reliefs, nous avons découvert des documents de caractères administratifs établissant les relations entre un thérapeute de l'époque et son administration de tutelle. En fait les prêtres de l'époque, qui faisaient office de médecins, devaient rendre compte de leurs soins à un scribe particulier, le scribe-conseil.

- Vous voulez dire que les égyptiens avaient eux aussi une sorte de  sécurité sociale ? Mais d'ou vient ce nom de scribe-conseil ?

- C'est une traduction approximative d'un hiéroglyphe très particulier : un homme assis en tailleur tenant d'une main une sorte de caducée et qui de l'autre écrase un cochon.

- Que relate précisément ce document ?

- En fait ce document émane d'un certain Odontothep et est adressé au scribe-conseil de son district. Par cet écrit, Odontothep demande au scribe-conseil l'autorisation préalable de pratiquer une momification pulpaire sur un patient bénéficiaire de l'assurance pharaonique dentaire.

- Si je comprends bien, vous affirmez que dans l'Egypte antique la demande d'entente préalable existait déjà.

- Tout a fait, on croit tout avoir inventé aujourd'hui mais en fait toutes les activités humaines sont affaire de cycles plus ou moins longs.

- Et que connaît-on de cette administration et du système de santé de l'époque ?

- En fait peu de choses : des réglementations contradictoires visiblement le fruit de tensions internes entre les élites administratives de l'époque.  Ainsi, selon la région, la momification pulpaire - les égyptiens pratiquaient beaucoup la momification, c'est connu - était rétribuée différemment. Dans les textes les plus anciens, le prêtre-odontologue recevait quelques nèfles, puis plus récemment, quelques queues de cerises. 

- C'est bien peu en effet.

- Attention, c'étaient des denrées rares qu'il fallait importer. Les nèfles d'hier valaient bien plus que celles d'aujourd'hui, bien plus cher que du blé.

- C'est tout de même frappant cette similitude avec la situation que nous connaissons actuellement. Et ces scribes-conseils qui étaient-ils ?

- D'après ce que nous comprennons, le scribe-conseil était un scribe ordinaire chargé du contrôle de l'activité des prêtres soignants donc un personnage administratif entièrement dévoué au service du pharaon sans formation médicale particulière.

- Mais je suppose que tous les égyptiens n'avaient pas la chance de pouvoir être soignés. Les soins étaient-ils chers ?

- Pharaoniques ! C'est pour cette raison que les notables souscrivaient une police d'assurance pharaonique dentaire. Mais cela ne les empêchait pas pour autant de trépasser d'abcès dentaires. Les traitements étaient tout de même très limités.

- Donc docteur Calson, si je comprends bien, vos recherches en Egypte montre que les odontologues de l'époque devaient déjà remplir des DEP. Et qu'avez-vous découvert d'autre ?

- C'est tout.

- Pour une expédition de 5 mois, c'est bien peu de chose me semble-t-il.

- Bah, vous savez le temps qu'il faut pour obtenir une DEP. Alors pensez bien qu'en hiéroglyphes c'est encore plus long !

- Et quels sont vos projets à venir ?

- Nous espèrons mettre à jour la première convention dentaire de l'antiquité. A condition que vous vouliez bien a nouveau m'offrir une carte orange."

La DEP, toujours la DEP, éternel sujet d'actualité. Rien de nouveau sous le soleil... d'Egypte !

JFL

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